Situation des anatomistes algériens. Le Pr HAMMOUDI Si Salah s'exprime.

Situation des anatomistes algériens. Le Pr HAMMOUDI Si Salah s'exprime.

SiglefacmedAlger2010 copie

 

UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDDA.

FACULTÉ DE MÉDECINE.

LABORATOIRE D’ANATOMIE MÉDICO-CHIRURGICALE.

Professeur Si Salah HAMMOUDI.

Tel/fax: 00 213 21 64 45 60 ou 61.

hammoudianat@hotmail.fr

 

Alger, le 27 octobre 2010

 

A Messieurs les Doyens des Facultés De Médecine d’Algérie.

 

Objet : Situation des Laboratoires d’Anatomie: structures, recherche et formation.

 

Honorables Doyens et Chers Collègues,

 

Nous avons l’honneur de porter à votre connaissance la situation qui prévaut au sein des laboratoires d’anatomie : cela concerne la formation, la recherche et la carrière des anatomistes.

 

Nous commençons  d’abord par le statut des laboratoires d’anatomie.

- Depuis le recouvrement de l’indépendance de notre pays, les laboratoires des disciplines fondamentales médicales n’ont pas d’assise juridique. Ils ne sont pas considérés du point de vue de leur statut comme des services hospitalo-universitaires, au même titre que n’importe quel service d’un CHU.

- Cette situation a engendré des problèmes graves au sein de la famille hospitalo-universitaire des anatomistes, à savoir :

-                     blocage dans l’évolution des carrières : impossibilité de nommer un chef de service ;

-                     difficulté de trouver un service hospitalier pour effectuer une activité hospitalière ;

-                     refus de certains CHU de payer l’indemnité hospitalière aux anatomistes.

 

Devant cette situation démoralisante, et pendant une vingtaine d’année, nous avons mené un véritable « combat » avec les autorités de tutelles pour ressusciter ces laboratoires et les reconnaître en tant que services hospitalo-universitaires à part entière. Cette situation qui a poussé de nombreux anatomistes à la démission et à changer de spécialité est bien entendu ignorée par les Doyens actuels.

 

Il fallait attendre 1990 pour qu’un arrêté interministériel apporte une première solution au problème.

Il s’agit de l’arrêté 40/M du 30 mai 1990, agréant les laboratoires des sciences fondamentales pour des activités hospitalières.

 

Cet arrêté a été suivi par l’arrêté interministériel N°130 du 22 novembre 1995 portant création et organisation des laboratoires des sciences fondamentales et appliquées au sein des institutions de formations supérieure en sciences médicales.

 

Puis l’arrêté interministériel N° 101/MSP du 13 octobre 1996 fixant la liste des laboratoires des sciences fondamentales et appliquées érigés en services hospitalo-universitaires et rattachés aux CHU.

 

Ces décisions ont permis de régler deux problèmes importants:

- La nomination des chefs de services par voie de concours et la stabilité de la carrière des professeurs en anatomie ;

- La prise en charge de l’indemnité hospitalière par le CHU.

 

Cependant, malgré ces trois arrêtés, l’organigramme du fonctionnement de ces laboratoires, leur gestion financière et leur budgétisation ne sont pas définis.

Certains laboratoires sont réduits à un bureau et une salle de travail.

 

Actuellement, la seule activité de nos laboratoire se résume à donner des cours théoriques aux étudiants.

Il n’y a ni enseignement pratique de dissection, ni recherche fondamentale, ni recherche appliquée.

- Dans le monde, un laboratoire d’anatomie est élevé à l’échelle d’un département dans certains pays ; on parle de département d’anatomie médico-chirurgicale.

- Le développement technologique dans les domaines de l’imagerie, des techniques chirurgicales et de la neuro-anatomie rend les recherches en anatomie clinique incontournables.

          Les unités obligatoires et indispensables au fonctionnement et au développement d’un laboratoire, ainsi qu’à l’épanouissement intellectuel de nos enseignants, sont les suivantes:

-                     unité d’enseignement et de recherche pédagogique.

-                     unité de radio-anatomie.

-                     unité de neuro-anatomie.

-                     unité de biométrie et de morphométrie.

-                     unité de médecine opératoire et de techniques chirurgicales.

-                     unité de recherche anatomique fondamentale et appliquée.

-                     unité de microchirurgie.

-                     unité d’explorations endoscopiques.

 

Dans le cadre de la création des unités au niveau des services hospitaliers, nous avons demandé de la même manière l’ouverture d’unités dans les laboratoires d’anatomie, nous n’avons pas de réponse jusqu’à présent.

 

Par ailleurs, les laboratoires d’anatomie ne sont pas représentés officiellement, par le biais du chef de service, dans les structures scientifiques. A savoir le conseil scientifique du CHU, le conseil scientifique de la Faculté ou le conseil scientifique du Département. Ils sont complètement exclus des organes de réflexion et de décision. Par conséquent, si les chefs de laboratoire ne sont pas présents dans ces conseils, ou doivent-ils l’être ? Qui doit défendre la discipline ? Cette marginalisation enfonce encore plus cette discipline dans la banalisation.

 

A cet effet, il est temps de penser réellement au statut de ces laboratoires. Il y va de l’intérêt de notre institution et de sa crédibilité.

 

 Le deuxième point concerne le résidanat en anatomie.

Pour comprendre la situation actuelle de la formation post-graduée en anatomie et sa problématique, il faut revenir un peu à l’historique de cette formation.

Tout d’abord, il faut savoir que le résidanat en anatomie est une création spécifique de la faculté de médecine algérienne. Cette formation n’existe pas ailleurs dans d’autres pays ; il n’y a pas d’internat d’anatomie en Europe par exemple.

L’enseignement de l’anatomie en graduation était prodigué par les enseignants des disciplines chirurgicales, appelés « prosecteurs ou collaborateurs techniques ». Ces collaborateurs ont encadrés les travaux pratiques de dissection de 1962 jusqu’en 1976.

En 1976, cette activité universitaire des chirurgiens fût arrêtée, et nous ne savons pas pourquoi. Ce qu’on sait par contre, c’est que cette hémorragie a poussé les décideurs de l’époque à mettre en place la formation du résidanat d’anatomie pour répondre tout simplement aux besoins d’encadrement des étudiants.

Cette formation post-graduée en anatomie se voulait attractif au début, car elle était complétée par une « formation en chirurgie » dans le cadre de l’activité hospitalière. C’était les premiers candidats qui choisissaient cette discipline.

Si on regarde dans les archives, les premiers résidents d’anatomie étaient affectés obligatoirement dans un service de chirurgie et ont suivi régulièrement le cursus du résidanat de chirurgie. Mais à la fin du résidanat, ils n’étaient autorisés à passer que le DEMS d’anatomie. Cette ambigüité à créé une situation conflictuelle.

 

Les premiers spécialistes formés en anatomie ont bénéficié de stage de dissection dans notre pays et à l’étranger.

Pour les autres et depuis 1985, aucune formation pratique de dissection ne leur a été prodiguée. Et pourtant ils ont leur DEMS avec une évaluation théorique sans jamais avoir disséqué un sujet (car on ne dit plus cadavre). Peut-on imaginer un DEMS de chirurgie sans jamais avoir opéré un malade ? Nous pensons que non.

 

Par ailleurs, l’activité hospitalière leur a été interdite dans certains CHU.

 

Par conséquent, la « formation » des résidents en anatomie se résume actuellement à une simple formation théorique sans perspective d’avenir, si ce n’est devenir spécialiste du tableau et de la craie, sans activité clinique, ni recherche.

Certains DEMS attendent parfois cinq ans, voir plus, pour obtenir un poste de Maître-assistant. Ce qui n’est pas normal pour une formation en sciences fondamentale qui doit être une formation à la carte, c'est-à-dire selon les besoins réels des laboratoires et de l’enseignement ; par conséquent il ne doit pas y avoir d’attente. Actuellement, il ya plus d’une quinzaine de DEMS qui n’ont pas de poste. Parfois, si la chance leur sourit, ils sont recrutés  par le ministère de la santé en tant que spécialiste de santé publique. S’en suit alors, le chemin du combattant. Cette anomalie d’affecter un DEMS d’anatomie dans un CHU en qualité de spécialiste de santé publique provoque les réactions suivantes qui affectent le morale des intéressés :

La première réaction vient du personnel administratif des CHU, voir parfois du Directeur lui-même.

« Monsieur vous êtes anatomiste, on va vous affecter au service d’anatomie pathologique ».

« L’intéressé doit expliquer qu’il n’est pas spécialiste en anatomie pathologique,  mais il a fait des études d’anatomie normale et qu’il doit être affecté dans un laboratoire de la faculté, qui est rattaché au CHU par arrêté ».

« Il n’est pas question de payer quelqu’un qui ne travail pas au CHU, rétorque le préposé du personnel ».

Alors s’installe  un dialogue sans fin qui affecte le psychisme de ce spécialiste en anatomie, qui perdant espoir revient aux services du Ministère pour leur expliquer le refus du CHU de l’installer dans ses fonctions. Cela peut durer des mois avant que quelqu’un du ministère par compassion règle le problème.

 

Cette situation alarmante a engendré un désintéressement total de la part des candidats au concours de résidanat ; leur choix n’est pas porté sur l’anatomie. Ceux qui prennent un poste d’anatomie sont classés parmi les derniers. Ils restent une année en anatomie avant de démissionner et se présenter de nouveau au concours l’année suivante pour choisir une autre spécialité. Rare sont ceux qui restent en anatomie pour des considérations d’ordre personnel. Cet état de fait a suscité depuis trente ans de nombreuses réflexions mais aucune solution concrète n’a été trouvée.

 

Cependant, le 08/07/93, suite à une demande émanant des responsables universitaires et des chefs de laboratoires, un séminaire sur l’anatomie a été organisé par la CCHUN sous la présidence de Madame le Professeur HARTANI (voir PV). Il a regroupé les Doyens des Facultés, les présidents des CPN et CPR de chirurgie, les chefs de services d’anatomie, les représentants des enseignants et des résidents.

         Lors de ce séminaire, il a été décidé :

1.                 De geler le résidanat d’anatomie dans sa forme actuelle.

2.                 De Régler le contentieux des anatomistes en poste (ayant fait ou pas de projection hospitalière) par l’inscription en première année de résidanat de chirurgie.

3.                 Réfléchir à une autre formule de formation (CES, résidanat d’anatomie à option clinique etc.).

4.                 Faire participer les chirurgiens (qui sont nombreux) à l’enseignement de graduation pour répondre au besoin de l’encadrement.

 

Qu’en est-il de ces décisions à l’époque ?

Seule la Faculté de Médecine d’Alger a appliqué favorablement une partie de ces décisions : le résidanat est gelé et le contentieux des anatomistes est pris en charge par la faculté de médecine et le CPN de chirurgie. A cet effet, six enseignants d’anatomie ont régularisé leur situation et ont obtenu le DEMS de chirurgie, de traumatologie et de chirurgie maxillo-facial, et exerce actuellement légalement leur activité hospitalière.

 

Les autres facultés ont toujours refusé d’inscrire les anatomistes pour une formation chirurgicale et ont continué d’imposer l’ouverture, chaque année, de postes de résidanat en anatomie. Par voie de conséquence, la situation a atteint son paroxysme, aboutissant à des conflits (voir les nombreux documents inhérent à cette situation).

                   En 2006, ne voyant pas de solutions venir des Facultés, la Direction de la formation du MESRS se saisit du problème qu’elle soumet à la CCHUN. Ainsi, la question de l’anatomie à été à l’ordre du jour durant la réunion de la CCHUN qui c’est tenue le 08/07/06. Le président du CPNS d’anatomie a été invité pour présenter la situation. Par la suite, plusieurs réunions conjointes entre Madame Bendjelloul (MESRS) et les responsables d’anatomie ont abouti à la « circulaire N° 177 du 04/12/07, portant règlement du contentieux des Docteurs en Médecine titulaires du DEMS en Anatomie ».  Dans cette circulaire, il est bien précisé, encore une fois, que les Doyens des Facultés de Médecine sont invités à procéder à l’inscription des enseignants d’anatomie en poste à un second DEMS d’une discipline médicale ou chirurgicale. Et en attendant la prochaine révision du DEMS d’anatomie lors d’une conférence nationale sur l’anatomie, les Doyens sont informés du gel du DEMS en anatomie.

 

Ainsi, suite à cette décision, les enseignants d’anatomie sont inscrits à un deuxième DEMS dans l’ensemble des Facultés ou les terrains de stage sont validés. Cependant, cette inscription ne c’est pas faite facilement à cause du refus, parfois, de certains chefs de services d’accepter les anatomistes.

 

Concernant le gel du résidanat en anatomie dans sa forme actuel, les membres du CPN et les Chefs de services d’anatomie sont étonnés de voir que des postes sont ouverts pour le concours de résidanat durant cette année universitaire 2010/2011.  Alors qu’on s’attendait à l’organisation par le MESRS et les Facultés  d’une conférence nationale sur l’anatomie et la dissection anatomique comme prévu. Comment peut-on banaliser cette discipline quant on sait qu’elle représente le substratum indispensable au développement et à la recherche médicale ?  Sommes-nous heureux de voir une telle situation se pérenniser et la médiocrité s’installer ? Nous pensons que non. Certaines disciplines des sciences fondamentales sont en voie de disparition.

Combien de fois nous avons interpellé nos Doyens sur les problèmes de la formation. S’avez-vous qu’en graduation une décision a été prise en 2002 par M. FERROUKHI du MESRS, sans consentement des responsables pédagogiques d’anatomie, de changer le coefficient de l’anatomie en 2ème année, il l’a fait passer à 2 (au lieu de 4 habituellement).  C'est-à-dire mettre l’anatomie d’un volume horaire de 250 heures au même niveau qu’un module d’une trentaine d’heures. Les étudiants délaissent par conséquent le module d’anatomie au profit des modules à volume horaire réduit.

Que penser alors d’une formation post-graduée en anatomie sans dissection anatomique, sans activité hospitalière, sans recherche, ni perspective ? La question est posée dans l’attente d’une réponse.

 

Aussi, nous interpellons les Doyens sur le Programme d’accès au résidanat qui n’est pas uniforme pour toutes les Facultés. A titre d’exemple, dans le programme d’Alger, l’anatomie n’est pas représentée,  ou plutôt, les questions d’anatomie ont été supprimées du programme officiel.

                  

Le Troisième point concerne l’activité hospitalière

L’anatomie humaine est une anatomie médico-chirurgicale.

Dans tous les pays, les professeurs d’anatomie qui accèdent à la chefferie de service sont en même temps chef de Service au CHU selon leur spécialité clinique et Directeur du Laboratoire d’anatomie.

D’ailleurs, après l’indépendance les quatre professeurs agrégés d’anatomie algériens ont été tous chef de service au CHU.

Le professeur CHITOUR : Chef de Service de traumatologie à Mustapha.

Le professeur LEHTIHED : Chef de Service de chirurgie à Birtraria.

Le professeur ISSAD : Chef de Service de chirurgie à Belfort.

Le professeur ILES : Chef de Service de gynécologie-obstétrique au CHU d’Oran.

 

Après cette première génération de professeurs agrégés, vient la nouvelle génération de 1976 avec le résidanat d’anatomie.

Pour ces assistants, l’activité hospitalière  n’est pas faite selon une réglementation claire. Plutôt il n’y a pas de réglementation du tout.

A titre d’exemple :

- A Constantine, le Professeur Boussafsaf Badreddine a pu ouvrir un service d’exploration endoscopique et les résidents sont affectés au sein de son service. Ce service géré par un anatomiste a engendré des conflits permanents avec les autres disciplines cliniques malgré son activité remarquable.

- A Alger,  certains enseignants en anatomie sont intégrés dans les services de chirurgie, d’autres n’ont aucune activité hospitalière. Parmi ceux qui exercent une activité chirurgicale, certains n’ont pas de DEMS clinique.

- A Oran, les enseignants n’ont aucune activité hospitalière.

 

Par ailleurs, cette activité clinique a engendré beaucoup de problèmes. Certains confrères reprochent aux anatomistes d’exercer illégalement la chirurgie. Il est vrais que ces anatomistes n’ont pas de diplôme de chirurgie, mais ils ont suivi le même cursus que les chirurgiens et opèrent avec compétence. Au CHU de Birtraria, le service de Chirurgie est tenu par les anatomistes depuis des années. En 1990, pendants cinq ans, une équipe d’anatomistes a géré le service de chirurgie de l’hôpital de Médéa sans diplôme et sans problème. Doit-on les envoyer devant les tribunaux pour exercice illégal de la chirurgie ?

C’est pour cela qu’il est tant de régler ce problème définitivement, pour permettre aux anatomistes, au même titre que les autres, d’avoir une activité clinique régulière et légale.

 

Le Dernier point concerne la dissection anatomique

 

« La dissection anatomique a une valeur pédagogique irremplaçable dans la formation des étudiants en médecine, tant lors de la formation initiale que dans la formation à la chirurgie et aux gestes techniques des spécialités médicales ».

 

Pour les laboratoires d’anatomie, le sujet anatomique (cadavre) est la base de la vie du laboratoire. Toute l’organisation du fonctionnement de ces structures est basée sur la dissection anatomique.

Actuellement, on ne peut pas parler de laboratoires d’anatomie. Ce sont tout  simplement des structures d’enseignement.

         La dissection anatomique présente l’intérêt majeur que chaque étudiant peut apprendre l’anatomie en étant acteur de son apprentissage. Dans la formation aux spécialités chirurgicales, il ne fait aucun doute que la pratique de la dissection permet aux résidents d’apprendre les techniques chirurgicales dans des conditions idéales.

         Depuis 1962, la formation médicale des étudiants a bénéficié de la dissection jusqu’en 1976, période durant laquelle nous avons assisté à la disparition de l’approvisionnement des laboratoires par les sujets (cadavres).

Les causes sont multiples :

-                                 La dissolution du corps des prosecteurs a poussé les chirurgiens à rejoindre les hôpitaux et quitter l’université.

-                                 Le nombre toujours croissant d’étudiants, a contraint les responsables des enseignements à supprimer les travaux pratiques.

-                                 Enfin, l’abondant purement et simplement des disciplines fondamentales  au profit des disciplines cliniques.

-                                 Certains ont mis en cause le « phénomène religieux ».

 

Devant cette situation, et pour enlever toute ambigüité, deux courriers viennent apporter leur contribution à la reprise de la dissection.

1-                Courrier émanant du ministère des affaires religieuses daté de février 2007. Cette correspondance apporte des clarifications (selon une Fétoua) en faveur de la dissection.

2-                Lettre adressée aux Doyens par le Ministère de l’enseignement supérieur le 1er mars 2007 demandant la reprise de la dissection anatomique.

 

Ces deux correspondances « d’une valeur capitale » sont restées sans suite de la part des Doyens. Cela fait bientôt quatre ans.

 

Entre autre, la deuxième post-graduation est bloquée à causse de l’inexistence de cadavre. De nombreux maitres-assistants ne peuvent pas réaliser un travail de recherche et attendent depuis longtemps pour accéder au grade supérieur.

 

Conclusion:

Devant cette situation alarmante, il est du devoir de chacun, de contribuer à sauver ce qui reste de ce patrimoine universel que les générations passées nous ont légué et d’améliorer les conditions de travail des enseignants et des étudiants.

« Nous considérons que l’ouverture des postes de résidanat d’anatomie pour cette année universitaire n’a pas tenu compte de la situation actuelle. Et nous demandons à ceux qui ont ouvert ces postes d’expliquer aux futurs résidents qu’au niveau des laboratoires il n’y a ni dissection, ni recherche, ni activité hospitalière » ; car ils ne le savent pas. Chacun de nous doit prendre ses responsabilités.

Par ailleurs, nous informons les Doyens que l’encadrement des étudiants en anatomie se fait exclusivement par les anatomistes dans l’ensemble des Facultés ; ce qui prouve que les formateurs en anatomie ont atteint leurs objectifs.

Il est demandé aux  Doyens de prendre en charge réellement les problèmes de l’anatomie. Cela suppose : dans l’urgence, durant l’année 2011, l’organisation de la conférence nationale sur l’anatomie humaine, avec la participation  de tous ceux qui sont concernés (anatomistes, chirurgiens, responsables de tutelle), y compris les responsables des autres ministères (justice, affaires religieuses). Cette conférence doit aboutir à des solutions concernant la dissection, la recherche, la prise en charge de la formation graduée et post-graduée, l’activité hospitalière, le régalement du contentieux des anatomistes qui n’ont pas encore d’inscription à un résidanat clinique, la progression de carrière des anatomistes, etc.

Cette conférence devait avoir lieu en 2009/2010 avec Mme Bendjelloul du MESRS.

 

Sans cela, les sciences fondamentales et l’anatomie en particulier, n’auront bientôt aucune existence au sein  de nos facultés ; la médecine, ainsi que la recherche qui garantit le niveau de formation, seront à ce moment là, en voie de disparition.

 

                                                        Le président du CPNS d’Anatomie

                                                        Professeur S. HAMMOUDI

 

Copies:

-                                 Direction de la Formation MESRS

-                                 Ministère de la Santé

-                                 M. le Président du CPNS de chirurgie

-                                 M. Le président de la CCHUN

FIN

 

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